Rendre un dernier hommage avec un poème pour un enterrement

Lors de la perte d’un être cher, les mots semblent souvent insuffisants pour exprimer le chagrin et l’amour que l’on ressent pour eux. Dans de tels moments, les poèmes deviennent des alliés précieux, permettant de rendre hommage à la vie qui s'est éteinte tout en offrant du réconfort à ceux qui restent.

Choisir une musique, lire un poème pour un enterrement est un choix très personnel qui appartient à chacun, surtout si la personne décédée n’a laissé aucune directive. Les paroles doivent alors lui être fidèles et refléter sa personnalité.

C’est aussi une manière d’individualiser les obsèques et de rendre un dernier hommage à votre proche décédé. Les funérailles seront encore plus touchantes et personnelles en diffusant sa musique préférée, en récitant un poème qu’il aimait particulièrement ou en se souvenant d’un moment de complicité, de joie, partagé avec le défunt.

EXEMPLE DE POÈMES POUR RENDRE HOMMAGE À UNE PERSONNE DÉCÉDÉE

Les poèmes offrent une voix aux émotions profondes que nous ressentons. Les mots délicatement tissés dans un poème peuvent capturer la beauté de la vie passée et apporter du réconfort à ceux qui font leur deuil.

Les poèmes pour rendre hommage lors d’un enterrement offrent un moyen de partager des souvenirs, des espoirs et des sentiments. Pour réciter lors d’une cérémonie ou pour déposer au cimetière, voici quelques exemples de poèmes à choisir face à la perte d’un être cher :

LA VIE N’A PAS D’ÂGE

La vie n’a pas d’âge
La vraie jeunesse ne s’use pas.
On a beau l’appeler souvenir,
On a beau dire qu’elle disparaît,
On a beau dire et vouloir dire que tout s’en va,
Tout ce qui est vrai reste là.
Quand la vérité est laide,
C’est une bien fâcheuse histoire.
Quand la vérité est belle, rien ne ternit son miroir.
Les gens très âgés remontent en enfance
Et leur coeur bat là où il n’y a pas d’autrefois.

Jacques PRÉVERT / textes autobiographiques

LE SOLEIL S’EST COUCHÉ CE SOIR DANS LES NUÉES

Le soleil s'est couché ce soir dans les nuées.
Demain viendra l'orage, et le soir, et la nuit ;
Puis l'aube, et ses clartés de vapeurs obstruées ;
Puis les nuits, puis les jours, pas du temps qui s'enfuit !

Tous ces jours passeront ; ils passeront en foule
Sur la face des mers, sur la face des monts,
Sur les fleuves d'argent, sur les forêts où roule
Comme un hymne confus des morts que nous aimons.

Et la face des eaux, et le front des montagnes,
Ridés et non vieillis, et les bois toujours verts
S'iront rajeunissant ; le fleuve des campagnes
Prendra sans cesse aux monts le flot qu'il donne aux mers.

Mais moi, sous chaque jour courbant plus bas ma tête,
Je passe, et, refroidi sous ce soleil joyeux,
Je m'en irai bientôt, au milieu de la fête,
Sans que rien manque au monde, immense et radieux !

Victor HUGO / Les feuilles d'automne

LA MORT N’EST RIEN

Le fil n’est pas coupé.
La mort n’est rien,
Je suis seulement passé dans la pièce à côté.
Je suis moi, vous êtes vous.
Ce que nous étions les uns pour les autres, nous le sommes toujours.

Donnez-moi le nom que vous m’avez toujours donné.

Parlez de moi comme vous l’avez toujours fait.
N’employez pas un ton différent, ne prenez pas un air solennel et triste.
Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
Priez, souriez, pensez à moi, priez pour moi.

Que mon nom soit prononcé comme il l’a toujours été, sans emphase d’aucune sorte, sans une trace d’ombre.

La vie signifie ce qu’elle a toujours signifié
Elle est ce qu’elle a toujours été.
Le fil n’est pas coupé.

Pourquoi serais-je hors de ta pensée simplement parce que je suis hors de ta vue ?

Je vous attends.

Je ne suis pas loin, juste de l’autre côté du chemin.

Vous voyez, tout est bien.

Charles Peguy